The Japan Times - Plateforme porno "French Bukkake": une plaignante assure à l'AFP avoir "été torturée"

EUR -
AED 3.998302
AFN 76.426194
ALL 99.362051
AMD 421.123927
ANG 1.941049
AOA 996.026725
ARS 1153.728687
AUD 1.72704
AWG 1.962117
AZN 1.854862
BAM 1.955447
BBD 2.174607
BDT 130.896355
BGN 1.967688
BHD 0.408126
BIF 3192.223348
BMD 1.088553
BND 1.446139
BOB 7.441656
BRL 6.269201
BSD 1.077005
BTN 92.037374
BWP 14.713342
BYN 3.524563
BYR 21335.645872
BZD 2.163309
CAD 1.565395
CDF 3126.873796
CHF 0.958764
CLF 0.026358
CLP 1011.477284
CNY 7.906494
CNH 7.914197
COP 4493.088357
CRC 538.202778
CUC 1.088553
CUP 28.846664
CVE 110.245085
CZK 25.060719
DJF 191.59539
DKK 7.500573
DOP 67.97772
DZD 144.798843
EGP 54.763107
ERN 16.3283
ETB 141.49494
FJD 2.531
FKP 0.839756
GBP 0.840874
GEL 3.020779
GGP 0.839756
GHS 16.876664
GIP 0.839756
GMD 78.523909
GNF 9417.422737
GTQ 8.395387
GYD 228.325191
HKD 8.467411
HNL 27.870278
HRK 7.572635
HTG 142.742869
HUF 405.211248
IDR 18064.717703
ILS 4.032312
IMP 0.839756
INR 93.231742
IQD 1427.655174
IRR 45832.484455
ISK 143.862383
JEP 0.839756
JMD 170.918746
JOD 0.771827
JPY 163.109967
KES 140.772385
KGS 94.139905
KHR 4366.619407
KMF 495.906906
KPW 979.724085
KRW 1594.114339
KWD 0.33572
KYD 0.905186
KZT 544.969777
LAK 23621.462726
LBP 97354.786968
LKR 322.803136
LRD 217.633203
LSL 19.866171
LTL 3.214215
LVL 0.658455
LYD 5.263415
MAD 10.486609
MDL 19.652179
MGA 5088.957917
MKD 62.13781
MMK 2285.50551
MNT 3795.873688
MOP 8.718594
MRU 43.354156
MUR 49.841742
MVR 16.801014
MWK 1888.176745
MXN 22.164961
MYR 4.824221
MZN 69.535846
NAD 19.866171
NGN 1671.768245
NIO 40.058615
NOK 11.418385
NPR 149.240711
NZD 1.903398
OMR 0.419064
PAB 1.088553
PEN 3.965428
PGK 4.436015
PHP 62.433769
PKR 305.244134
PLN 4.22084
PYG 8697.951718
QAR 3.962741
RON 5.0183
RSD 118.17261
RUB 91.698662
RWF 1558.59664
SAR 4.082481
SBD 9.252206
SCR 15.741627
SDG 653.692428
SEK 10.90043
SGD 1.457131
SHP 0.855432
SLE 24.830306
SLL 22826.420878
SOS 621.905407
SRD 39.998116
STD 22530.856788
SVC 9.525244
SYP 14153.162141
SZL 19.866171
THB 36.823681
TJS 11.890465
TMT 3.807727
TND 3.383582
TOP 2.621622
TRY 41.384344
TTD 7.401266
TWD 36.035134
TZS 2880.736268
UAH 45.237612
UGX 3989.380248
USD 1.088553
UYU 45.855213
UZS 14081.075345
VES 74.859156
VND 27862.358599
VUV 134.17424
WST 3.04287
XAF 661.209209
XAG 0.031916
XAU 0.000353
XCD 2.947029
XDR 0.820143
XOF 661.209209
XPF 119.331742
YER 267.874721
ZAR 20.070969
ZMK 9798.290415
ZMW 31.343845
ZWL 350.513738
  • AEX

    -7.2300

    907.46

    -0.79%

  • BEL20

    -27.9400

    4406.62

    -0.63%

  • PX1

    -74.3100

    7916.08

    -0.93%

  • ISEQ

    -162.5600

    10392.99

    -1.54%

  • OSEBX

    -20.2500

    1513.98

    -1.32%

  • PSI20

    51.7400

    6950.96

    +0.75%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    0.8400

    2794.83

    +0.03%

  • N150

    -35.3600

    3465.17

    -1.01%

Plateforme porno "French Bukkake": une plaignante assure à l'AFP avoir "été torturée"
Plateforme porno "French Bukkake": une plaignante assure à l'AFP avoir "été torturée" / Photo: Gabriel BOUYS - AFP/Archives

Plateforme porno "French Bukkake": une plaignante assure à l'AFP avoir "été torturée"

C'était un week-end d'octobre 2015. La plateforme pornographique French Bukkake lui avait promis un tournage avec des actes consentis. Sur place, "j'ai été torturée", affirme à l'AFP l'une des quarante plaignantes.

Taille du texte:

"J'ai subi une double pénétration vaginale sans en être informée" et sans "y avoir consenti", sans préservatif, raconte Fanny, alors âgée de 20 ans. Elle tournait pour "la première et unique fois".

"J'ai saigné", se souvient-elle, requérant que son prénom soit modifié pour conserver son anonymat. "J'ai repoussé, pleuré. J'ai bien dit +Non+ (...) mais on m'a tenue plus fort".

"Je n'ai pas été une actrice: on ne m'a pas fait signer de contrat, et surtout, une actrice joue un rôle. Tout ce qui a été montré à l'écran, la violence, les viols, je les ai vécus, il n'y a pas eu de simulation".

La "déshumanisation" se poursuit même "hors caméra": "on m'a servi de la carcasse de poulet au dîner, comme les chiens", assure-t-elle.

D'après des éléments d'enquête consultés par l'AFP, les gendarmes ont constaté, lors du visionnage du film, que l'un des dirigeants de la plateforme, surnommé "Pascal OP", enjoignait "d'user complètement" de Fanny. "On va l'achever", lui répondait une voix d'homme.

Les enquêteurs constataient aussi que Fanny cherchait à s'écarter, exprimait sa douleur et manquait plusieurs fois de vomir lors de fellations.

Malgré ce vécu, Fanny n'a pas obtenu que les circonstances aggravantes de torture et d'actes de barbarie soient retenus par la justice dans l'information judiciaire d'ampleur visant 16 hommes, actuellement renvoyés pour viols en réunion ou trafic d'êtres humains.

Avec 31 autres parties civiles, elle a formé en février un pourvoi. La Cour de cassation va "regarder précisément si la loi a été régulièrement appliquée, ce qui n'est pas le cas", a affirmé l'avocat de Fanny, Me Seydi Ba. Et si la Cour rejette à son tour, l'avocat envisage de saisir la Cour européenne des droits de l'homme.

"On veut nous faire un procès au rabais", s'est indignée Fanny. "On nous accorde un procès parce qu'avec les autres filles, on a fait du bruit et on se dit qu'on s'en satisfera, mais je veux un vrai procès qui rachète ma dignité".

- Gêne sociale autour du dossier -

La difficulté, à ses yeux, réside dans la gêne sociale autour de cette affaire, qui donnera lieu au premier grand procès en France traitant du porno amateur. "Toutes les classes sociales consomment du porno. C'est compliqué pour les gens, hommes et femmes, de se dire que ce qui les excite, pour la grande majorité des cas, ce sont des viols", estime-t-elle.

Il y a dix ans, quand elle est approchée par une certaine Axelle Vercoutre sur les réseaux sociaux, Fanny a la vingtaine et vit "au bord du précipice", sans argent pour "payer son loyer ou se nourrir".

Derrière Axelle Vercoutre se cache en réalité un homme, Julien D., renvoyé en procès pour avoir rabattu des dizaines de femmes auprès de la plateforme French Bukkake entre 2015 et 2020. Se présentant comme une actrice, il est accusé d'avoir menti en décrivant des tournages "conviviaux". Il est aussi renvoyé pour viols sur 31 femmes, dont Fanny.

"J'ai été manipulée. Axelle m'a mis tout doucement en confiance. Je n'aurais jamais dit oui, sinon, à un film porno", confie Fanny.

Lors du tournage, malgré les premières scènes où elle réalise avoir été trompée, elle "ne peut pas partir". "On m'avait conduite au lieu, je ne savais pas où j'étais et je n'avais pas d'argent, comment appeler un taxi ? J'étais entourée d'hommes... Que m'auraient-ils fait si je leur avais dit que je voulais partir ?"

Fanny avait initialement accepté de venir, car il lui avait été assuré que la diffusion ne se ferait qu'au Canada.

Quelques jours après, elle reçoit un message d'une connaissance: "Je te pensais pas comme ça..." Puis de nombreux autres.

Elle raconte avoir fait une tentative de suicide. Au travail, son supérieur a mis fin à son contrat d'alternance.

"Ca a fait le tour de ma ville, mais aussi du monde. J'ai vécu un harcèlement sur les réseaux sociaux, jusqu'à chez moi, on m'a jeté des cailloux, craché dessus... Un jour, dans le tramway, un homme m'a chuchoté qu'il m'avait reconnue et allait me séquestrer dans une cave".

Aujourd'hui mère d'une petite fille, Fanny, 30 ans, raconte vivre dans "l'hypervigilance", souvent "pétrifiée" par sa "peur des hommes".

K.Tanaka--JT