The Japan Times - David Lynch, le sorcier de l'image

EUR -
AED 4.151031
AFN 80.247598
ALL 98.522497
AMD 440.676983
ANG 2.03683
AOA 1036.333768
ARS 1324.545246
AUD 1.753235
AWG 2.034242
AZN 1.925715
BAM 1.955254
BBD 2.287261
BDT 137.631579
BGN 1.955247
BHD 0.427081
BIF 3369.55937
BMD 1.130135
BND 1.46989
BOB 7.827815
BRL 6.392724
BSD 1.132784
BTN 95.735275
BWP 15.423694
BYN 3.707265
BYR 22150.636537
BZD 2.275465
CAD 1.562355
CDF 3244.616608
CHF 0.934145
CLF 0.027864
CLP 1073.13043
CNY 8.217891
CNH 8.149807
COP 4824.153313
CRC 572.840089
CUC 1.130135
CUP 29.948565
CVE 110.234228
CZK 24.915515
DJF 201.723688
DKK 7.46443
DOP 66.531427
DZD 149.637228
EGP 57.340993
ERN 16.952018
ETB 151.585884
FJD 2.549475
FKP 0.850941
GBP 0.85139
GEL 3.09701
GGP 0.850941
GHS 15.915557
GIP 0.850941
GMD 80.80897
GNF 9812.260857
GTQ 8.724564
GYD 237.693647
HKD 8.758611
HNL 29.418788
HRK 7.535063
HTG 147.848727
HUF 404.554691
IDR 18609.868588
ILS 4.068903
IMP 0.850941
INR 95.685382
IQD 1483.985738
IRR 47592.794167
ISK 146.13813
JEP 0.850941
JMD 179.679841
JOD 0.801496
JPY 163.848602
KES 146.529096
KGS 98.830698
KHR 4538.73299
KMF 491.047735
KPW 1017.036387
KRW 1581.770607
KWD 0.346545
KYD 0.944036
KZT 585.226631
LAK 24496.161771
LBP 101499.66585
LKR 339.215306
LRD 226.566753
LSL 20.853079
LTL 3.336994
LVL 0.683608
LYD 6.185273
MAD 10.503968
MDL 19.484561
MGA 5144.563869
MKD 61.512828
MMK 2372.392072
MNT 4038.466774
MOP 9.044175
MRU 45.120404
MUR 51.229425
MVR 17.4158
MWK 1964.251669
MXN 22.131707
MYR 4.816073
MZN 72.328998
NAD 20.853079
NGN 1812.408452
NIO 41.688362
NOK 11.769961
NPR 153.17624
NZD 1.900983
OMR 0.435145
PAB 1.132784
PEN 4.153141
PGK 4.696689
PHP 62.73419
PKR 318.31924
PLN 4.277518
PYG 9063.469886
QAR 4.133846
RON 4.978925
RSD 117.167292
RUB 93.46101
RWF 1598.853672
SAR 4.238098
SBD 9.425806
SCR 16.068296
SDG 678.649932
SEK 10.914054
SGD 1.46884
SHP 0.888108
SLE 25.756185
SLL 23698.337407
SOS 647.41927
SRD 41.617247
STD 23391.502773
SVC 9.912233
SYP 14692.920352
SZL 20.844181
THB 37.390543
TJS 11.724527
TMT 3.955471
TND 3.398551
TOP 2.646892
TRY 43.619796
TTD 7.681856
TWD 34.716946
TZS 3050.648396
UAH 47.296997
UGX 4149.841551
USD 1.130135
UYU 47.53673
UZS 14612.920729
VES 98.025574
VND 29389.148119
VUV 136.913075
WST 3.1399
XAF 655.773937
XAG 0.035286
XAU 0.000349
XCD 3.054245
XDR 0.815572
XOF 655.773937
XPF 119.331742
YER 276.48782
ZAR 20.780405
ZMK 10172.570869
ZMW 31.441223
ZWL 363.902853
  • AEX

    19.7500

    897.63

    +2.25%

  • BEL20

    63.7900

    4493.31

    +1.44%

  • PX1

    176.9300

    7770.48

    +2.33%

  • ISEQ

    304.9700

    10678.12

    +2.94%

  • OSEBX

    23.0500

    1510.15

    +1.55%

  • PSI20

    -26.5700

    6965.57

    -0.38%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    38.5300

    2914.04

    +1.34%

  • N150

    53.1500

    3460.15

    +1.56%

David Lynch, le sorcier de l'image
David Lynch, le sorcier de l'image / Photo: Valery HACHE - AFP

David Lynch, le sorcier de l'image

Cinéaste parmi les plus influents de son époque, l'Américain David Lynch, mort à 78 ans, était un sorcier de l'image, qui a envoûté une cohorte d'admirateurs fascinés par l'inquiétante étrangeté de ses films.

Taille du texte:

Réalisateur de dix longs métrages, tous cultes, sortis entre 1977 et 2006, et d'une série diffusée en 1990 et 2017, le cinéaste à l'allure sobre - chemise boutonnée sous le menton et houpette au-dessus du front - a été nommé aux Oscars pour "Elephant Man" (1980), "Blue Velvet" (1986) et "Mulholland Drive" (2001). Il reçoit un Oscar d'honneur en 2019 pour l'ensemble de sa filmographie.

En France, dès la sortie de "Eraserhead" (1977), son premier long métrage, David Lynch fait l'objet d'une vénération. Il reçoit la Palme d'or à Cannes pour "Sailor et Lula" (1990) ainsi qu'un César du meilleur film étranger pour "Mulholland Drive".

En 1990, il crée "Twin Peaks", série mythique qui révolutionne le genre et transforme en détectives des millions de télespectateurs hantés par les mystères qu'il trousse sur deux saisons. Un quart de siècle plus tard, il reproduit le miracle avec "Twin Peaks: The Return" (2017), un ovni de 18 épisodes qui reprend l'intrigue autour de la disparition de l'agent Dale Cooper.

- Personnages égarés -

Né le 20 janvier 1946 dans le Montana (nord-ouest), il grandit dans une famille presbytérienne (protestante) de cinq enfants. Son père, scientifique au ministère de l'Agriculture et sa mère, professeure d'anglais, déménagent régulièrement au gré des affectations paternelles. David, mauvais à l'école, est un enfant sociable qui ramasse des morceaux de bois putréfiés dans les forêts où son père travaille.

Après des études en dents de scie, il trouve son bonheur aux Beaux-Arts de Pennsylvanie à Philadelphie. La ville, en plein déclin industriel, va imprégner son imaginaire. Il reproduit dans ses toiles l'ambiance "coupe-gorge" de son quartier misérable, peuplé de personnages égarés. Des nains, des clowns, une femme à la bûche: ces films seront tous ponctués par ces folles apparitions.

Avec sa première épouse (il en aura quatre), il se met à la caméra, désireux de "faire une peinture qui bouge". Il monte "L'alphabet", un court-métrage inspiré par un cousin somnambule qui récite l'alphabet en tremblant. Suit "Grand-mère": un garçon solitaire se fabrique une grand-mère à partir d'une graine. "Petit à petit, je suis tombé amoureux de ce médium", écrit-il dans son autobiographie "Mon histoire vraie". "Le cinéma est un langage. Il peut dire de grandes choses abstraites".

Sans le sou, père d'une petite Jennifer, il reste cinq ans à Philadelphie puis déménage à Los Angeles.

En 1973, sa soeur l'initie à la méditation transcendantale. "J'ai eu l'impression d'être dans un ascenseur dont le câble avait été coupé", raconte-t-il après sa première séance. "Boum! Je suis tombé en pleine félicité - un pur bonheur (...) Vous êtes emporté dans un océan de conscience pure". Dès lors, il méditera deux fois vingt minutes par jour.

- Outre-mondes -

Avec "Eraserhead" (1977), son premier long-métrage qu'il finance par des petits boulots sur cinq années, il entre de plein pied dans le malaise surréaliste. Il y raconte l'histoire d'un zombie, d'une jeune fille bizarre et de leur enfant, une créature repoussante agitée par des cris insoutenables, le tout filmé en noir et blanc dans un décor de ruines industrielles. "C'est mon film le plus spirituel", affirme-t-il, toujours avare en explications. Stanley Kubrick en raffole et le qualifie de cinéaste de l'inconscient.

Etonnament, Mel Brooks, le comique américain connu pour ses blagues de pets, produit "Elephant man" en 1980. Cette créature difforme de l'Angleterre victorienne touche le monde entier et fait de Lynch la mascotte de Hollywood. On lui confie la réalisation de "Dune", le célèbre roman de science-fiction de Frank Herbert. Le résultat fait un flop à 40 millions de dollars.

En 1986, il redevient son propre auteur et signe avec "Blue Velvet", l'un de ses plus beaux films. Derrière les façades proprettes d'une petite ville de Caroline, se déroulent des orgies sadomasochistes. Isabella Rossellini en chanteuse de cabaret envoûte et Dennis Hopper, qui ne peut atteindre l'orgasme sans inhaler un gaz euphorisant, terrorise.

Quatre ans plus tard, c'est la consécration à Cannes avec "Sailor et Lula" (1990) puis "Twin Peaks". Avec "Lost Highway" (1997) et "Mulholland Drive" (2001), il poursuit ses virées dans des outre-mondes aux contours inquiétants, faits de souvenirs en décomposition, de pulsions éclatantes et d'humour absurde.

Après l'échec commercial de son dernier film "Inland Empire" (2006), il poursuit sa vie d'artiste comme photographe, graveur, chanteur, publiciste et même décorateur. Interrogé sur la noirceur de ses films, il répondait: "La plupart des films reflètent le monde dans lequel nous vivons. Je m'entiche de certaines idées. (...) Si je vous disais (...) que mes films étaient les oeuvres d'un homme illuminé, alors là, ce serait une autre histoire. Mais je suis juste un gars originaire du Montana, je fais mon truc, je suis mon petit bonhomme de chemin, comme tout le monde".

H.Takahashi--JT