!["Gros" investissement et non mariage, le nouveau plan pour Nippon Steel et U.S. Steel](https://www.thejapantimes.jp/media/shared/articles/d0/04/99/-Gros--investissement-et-non-mariag-177922.jpg)
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Le président américain Donald Trump et le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, en visite aux Etats-Unis, ont annoncé vendredi que le groupe japonais Nippon Steel allait investir dans l'aciériste américain U.S. Steel plutôt que le racheter.
"Je ne voulais pas que ce soit racheté mais un investissement, j'adore. Et ils vont faire un gros investissement", a déclaré M. Trump, lors d'une conférence de presse commune avec M. Ishiba, à la Maison Blanche.
Les deux groupes industriels ont annoncé en décembre 2023 le projet d'acquisition à 14,9 milliards de dollars (dette comprise) de U.S. Steel par son rival Nippon Steel.
Elle devait être finalisée au plus tard au troisième trimestre 2024.
Mais, après examen du dossier pendant de longs mois par les autorités américaines antitrust et de surveillance des investissements étrangers dans les entreprises américaines, le président Joe Biden a dû trancher lui-même: il a bloqué l'opération quelques semaines avant son départ de la Maison Blanche le 20 janvier.
Il a invoqué la "sécurité nationale", estimant que l'industrie sidérurgique revêtait un caractère stratégique pour les Etats-Unis, qui sont le premier importateur mondial d'acier.
Donald Trump, qui avait également jugé pendant la campagne qu'U.S. Steel devait rester sous pavillon américain, a rencontré son patron jeudi à la Maison Blanche, selon un responsable américain.
Après avoir indiqué vendredi que des constructeurs automobiles japonais allaient ouvrir des usines aux Etats-Unis, M. Trump a déclaré, confondant, selon toute vraisemblance, Nissan et Nippon Steel: "Nissan va faire quelque chose de très enthousiasmant concernant U.S. Steel".
"Ils vont s'orienter sur un investissement plutôt qu'une acquisition. Nous n'aimions pas cette idée. U.S. Steel est une entreprise très importante", a-t-il expliqué. "Nous ne voulions pas la voir partir", a-t-il ajouté.
Nippon Steel va "investir lourdement" dans le groupe américain, a-t-il insisté, sans donner de détail.
- "Meilleure qualité" -
Le Premier ministre japonais a, dans la foulée, confirmé qu'il ne s'agirait "pas d'une acquisition, (ce sera) un investissement".
Selon lui, "de la technologie japonaise sera fournie et des produits de meilleure qualité seront fabriqués aux Etats-Unis. (...) Ce ne sera pas unilatéral, ce sera réciproque. Ce sera mutuellement bénéfique".
L'action U.S. Steel chutait de 5,83% à la fermeture de la Bourse de New York vendredi.
Sollicitées par l'AFP, les deux entreprises n'ont pas réagi dans l'immédiat.
Le syndicat des métallurgistes (USW), fermement dressé contre cette union depuis le début, n'a été contacté par aucun des deux groupes ni par l'administration Trump en amont de l'annonce de vendredi, a affirmé David McCall, son président, dans une déclaration écrite à la presse.
"Nos inquiétudes concernant l'intérêt persistant de Nippon pour U.S. Steel restent inchangées", a-t-il indiqué. "Nippon s'est révélé être un tricheur commercial en série, ayant un passif de +dumping+ (pratiques commerciales déloyales, ndlr) de ses produits sur nos marchés".
"Nous incitons le président Trump à continuer de protéger l'avenir à long terme de l'industrie sidérurgique des Etats-Unis en cherchant plutôt des alternatives américaines", a poursuivi M. McCall.
U.S Steel avait engagé à l'été 2023 un "processus formel (...) pour évaluer les alternatives stratégiques pour la société", après avoir reçu plusieurs offres non sollicitées dont l'une émanait de son concurrent américain Cleveland-Cliffs.
A l'époque, le syndicat USW avait soutenu un mariage avec Cliffs et affirmé qu'il ne soutiendrait personne d'autre.
Mais, au terme de son processus, U.S. Steel avait choisi une union avec le groupe japonais.
Les deux partenaires ont indiqué le 12 janvier avoir obtenu de Washington un sursis courant jusqu'en juin - au lieu des trente jours réglementaires - pour abandonner formellement leur projet d'union.
Le lendemain, la chaîne spécialisée dans les informations économiques CNBC, faisant référence à des sources non identifiées, affirmait que Cleveland-Cliffs et Nucor, un autre sidérurgiste américain, préparaient une contre-offre pour racheter U.S. Steel.
Celui-ci a mené un vaste plan d'investissements ces dernières années pour réduire son empreinte carbone, ce qui le rend très attractif. Par exemple, sa filiale Big River Steel (BRS), dans l'Arkansas, est équipée de fours à arc électrique (EAF) au lieu de hauts-fourneaux au charbon.
K.Inoue--JT