The Japan Times - Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants

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Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants
Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants / Photo: Sameer Al-DOUMY - AFP

Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants

Ethiopie, Soudan, Libye, Italie, France et, enfin, Royaume-Uni: une feuille rongée par le sable et l'eau trouvée sur la plage de Gravelines (Nord), dresse l'itinéraire, à travers deux continents et des milliers de kilomètres, d'une personne migrante en quête d'Angleterre.

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Lorsqu'elle est repérée par Aäron Fabrice de Kisangani, un Belge flamand de 27 ans, la feuille est en grande partie enfouie dans le sable, encore trempée et attaquée par de petits "talitres", des crustacés de quelques millimètres qui grignotent les objets abandonnés sur les plages.

Avec une grande précaution, ce ratisseur de plage ou "beachcomber", qui consacre son temps libre à la quête de trouvailles en tous genres, extrait la feuille du sable et la déplie, puis en retire un talitre.

Lors de chaque départ d'embarcation clandestine vers l'Angleterre, des candidats à l'exil laissent des affaires sur la plage, par précipitation ou besoin de s'alléger.

Chaussures, vêtements, sacs et documents se retrouvent éparpillés sur les plages du littoral du nord de la France, aux côtés d'affaires abandonnées par pêcheurs et promeneurs, et d'objets parfois insolites recrachés par la mer.

"Beachcomber" depuis 20 ans, Aäron Fabrice de Kisangani collectionne des graines de plantes tropicales ou encore des dents de requin, et s'intéresse depuis un an aux objets laissés par les exilés.

"J'en trouvais tout le temps mais je ne les prenais pas, et j'ai commencé à me demander pourquoi", explique-t-il à l'AFP. A défaut d'être ramassés, "ils sont perdus", souligne-t-il.

- "Désert" -

Cette feuille extraite du sable semble retracer le parcours migratoire d'une Ethiopienne nommée Rose I., à en croire le nom inscrit en haut du papier.

On y voit, reliés par des flèches, des noms de villes, temps de trajet, moyens de transport. Tel qu'esquissé, le périple commence à "A.A.", soit Addis-Abeba, capitale de l'Ethiopie.

Huit cent cinquante kilomètres et 17 heures de voiture plus tard, la voici à Métemma, à la frontière avec le Soudan.

"Dix minutes de marche" doivent suffire pour atteindre Gallabat, de l'autre côté de la frontière, espère l'auteur ou l'autrice du document.

Après Khartoum, capitale du Soudan, un mot résume l'ampleur de la tâche: "Désert". Des milliers de kilomètres à travers le Sahara jusqu'à Tripoli, en Libye, d'où suivent une traversée en bateau jusqu'à l'Italie puis un trajet en train jusqu'à la France. Enfin, la dernière flèche indique l'objectif, rêvé dès l'Ethiopie: "UK", le Royaume-Uni.

L'histoire ne dit pas si Rose a suivi son itinéraire à la lettre, ni si elle a réussi à gagner l'Angleterre.

En une matinée de recherches, Aäron Fabrice de Kisangani trouve plusieurs autres fragments de vies d'exilés: la convocation en vue de son expulsion, le 18 mars, d'un Albanais placé en rétention administrative ; des billets utilisés pour rallier Bucarest au littoral en quelques heures, par avion jusqu'à Roissy puis en train de Paris à Dunkerque.

- "mieux comprendre" -

Ces objets qui racontent "l'histoire des réfugiés", pourraient permettre de leur "redonner leur humanité" espère Aäron Fabrice de Kisangani, qui ne sait pas encore précisément sous quelle forme exploiter cette collection.

"Je veux montrer le problème sous un autre angle, en tant que +beachcomber+."

Lui-même, depuis qu'il récupère ces objets, a "beaucoup appris sur la manière dont les réfugiés voyagent et à quelle vitesse, leurs nationalités (...) Je fais des recherches sur ce qui arrive dans leurs pays, et ça me permet de mieux comprendre le problème et la raison de leur départ vers le Royaume-Uni."

Alors qu'il marche sur le sable en direction de sa voiture, une poignée de vies humaines se jouent à l'autre bout de la plage.

Une trentaine de migrants sortent des dunes et courent vers un bateau déjà à l'eau. Repoussés par la police, ils retentent leur chance, quelques minutes plus tard.

Cette fois-ci, une grande majorité parviennent à monter à bord. Un enfant pleure.

Trois membres d'une même famille échouent, dont l'un, un trentenaire, implore sans succès sa mère, montée sur le bateau, d'en descendre.

Des scènes qu'aucun document laissé sur les plages ne peut raconter.

M.Matsumoto--JT