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La circulation est toujours difficile dimanche vers les stations de la Tarentaise, au lendemain d'un éboulement qui va nécessiter des travaux de sécurisation, à une semaine des premiers départs en vacances.
Le bouchon s'étend encore sur une dizaine de kilomètres sur la RN90 dans l'après-midi, avant d'arriver au tunnel où a été mise en place une déviation, normalement réservée à la descente et temporairement aménagée à double sens. En conséquence, les ralentissements concernent aussi, dans une moindre mesure, ceux qui descendent de la montagne.
Il faut deux bonnes heures pour parcourir la distance, comme l'a constaté l'AFP. Quelque 15.000 véhicules étaient attendus sur le trajet dimanche, contre 32.000 samedi, selon les estimations de la préfecture.
La veille, les files de voitures se sont étirées sur une trentaine de kilomètres au plus fort des perturbations, d'Albertville à Moûtiers, alors que les automobilistes tentaient de rejoindre les stations des 3 Vallées, Tignes, Val d'Isère, La Plagne, Les Arcs ou encore La Rosière. Un périple de plusieurs heures pour les automobilistes.
Vers 10H30 samedi, trois blocs s'étaient décrochés de la falaise, à hauteur d'Aigueblanche, pour atterrir sur la RN90. Ces blocs ont franchi les mécanismes de protection, qui ont "retenu les gros rochers, mais pas tous", a expliqué le préfet de Savoie François Ravier lors d'un point presse dimanche devant la falaise à Moûtiers.
Les filets de protection installés ont été en partie arrachés dans l'éboulement. Une automobiliste a été légèrement blessée.
"C'est un événement exceptionnel compte tenu de la taille, du volume et du poids de ces rochers", a souligné le préfet.
La falaise fait l'objet d'un "suivi régulier depuis déjà de nombreuses années", a-t-il précisé.
"L'accès aux stations sera toujours possible, est toujours possible, pour la semaine prochaine et les semaines à venir", a souligné François Ravier.
Les deux prochains jours seront consacrés à une expertise. Le rapport des géologues est attendu en milieu de semaine.
Dès dimanche, les équipes techniques ont réalisé "une première purge pour nettoyer" la falaise.
"La semaine va aussi être consacrée à trouver les moyens de mieux fluidifier" la circulation, a-t-il ajouté.
- '8 km en 5 heures' -
Face à l'afflux, les autorités ont activé samedi un plan d'hébergement d'urgence. Il n'est pas prévu de le réactiver dimanche soir. "La circulation est ralentie, mais tout s'écoule", a constaté le préfet. Ce plan avait permis d'accueillir 1.500 personnes dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes de Savoie, dont beaucoup d'étrangers.
Comme Robert, un touriste polonais originaire de Cracovie, rencontré par l'AFP au lever du jour à la halle olympique d'Albertville.
"On a fait 8 kilomètres en presque 5 heures. C'était tellement épuisant", raconte-t-il. Dimanche, il a trouvé un taxi pour amener son groupe jusqu'à la station des Ménuires.
"C'est mieux que dehors, mais que dire de plus ?", répond-il en riant quand on lui demande comment s'est passé sa nuit.
Rupi Singh, un touriste de 33 ans qui a pris l'avion de Londres à Genève, a appris à l'atterrissage qu'il n'y aurait pas de transport de nuit à cause de l'éboulement.
"Nous avons donc essayé d'organiser un endroit où nous pourrions rester, et nous avons pris des taxis qui étaient très chers", a-t-il témoigné à l'AFP. "Nous sommes donc arrivés tard, vers minuit et demi, alors que notre avion avait atterri assez tôt"
Samedi soir, le député Vincent Rolland comme le président du département Hervé Gaymard ont rappelé leur position en faveur d'un deuxième tunnel, à la descente.
De son côté, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et ancien maire de Moûtiers Fabrice Pannekoucke appelait également à travailler sur l'idée de "protéger les deux voies montantes" à l'image de ce qui est fait sur la partie descendante.
Y.Kato--JT