![ArcelorMittal investit massivement aux Etats-Unis plutôt qu'en Europe](https://www.thejapantimes.jp/media/shared/articles/38/77/63/ArcelorMittal-investit-massivement--072301.jpg)
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Après avoir suspendu son projet d'acier décarboné à Dunkerque en France fin 2024, le géant de la sidérurgie ArcelorMittal a choisi les Etats-Unis pour investir près d'un milliard de dollars dans une nouvelle usine destinée à accompagner l'électrification du monde.
Le groupe a officialisé jeudi un projet de construction d'un nouveau site de production à Calvert (Alabama), où il est déjà implanté, qui devrait entrer en production fin 2027 afin de "soutenir la production automobile et la mobilité" et "la production d'électricité renouvelable".
La nouvelle usine produira de l'acier "à grains non orientés (NOES)", un type d'acier avec des propriétés magnétiques élevées, utilisé surtout dans les équipements électriques du type générateurs, transformateurs, alternateurs et les moteurs. On le trouve aussi dans les éoliennes.
Cet investissement de 900 millions de dollars intervient tout juste deux mois après la mise sur pause d'un autre projet d'investissement massif d'ArcelorMittal sur la décarbonation de l'acier en France.
Pour le projet français de 1,8 milliard d'euros, qui est donc retardé, le sidérurgiste doit mettre près d'un milliard d'euros sur la table, l'Etat s'étant engagé à verser à son côté une aide allant jusqu'à 850 millions d'euros.
A Dunkerque, l'un des plus gros sites de production d'acier d'Europe occidentale avec ses hauts fourneaux emblématiques, le groupe prévoit de construire deux fours électriques et une unité de réduction directe du fer avec du gaz ou de l'hydrogène (sans charbon), étapes décisives pour produire l'acier décarboné.
- "Insuffisants" -
"Les investissements dans la décarbonation en Europe progressent à une vitesse plus lente que ce qui était prévu initialement", a insisté ArcelorMittal dans un communiqué jeudi, publié à l'occasion de ses résultats annuels.
Le sidérurgiste estime "insuffisants" les efforts de la Commission pour protéger l'acier décarboné sur le Vieux continent face à la concurrence à bas prix venue d'Asie, dans un contexte de surproduction mondiale d'acier, et de prix de l'énergie très élevés en Europe.
Avant d'éventuellement débloquer les investissements en France, Aditya Mittal, le directeur général du groupe ArcelorMittal, demande à l'Europe un "soutien d'urgence" en 2025 afin de "créer un contexte politique qui incite les investissements nécessaires à l'accélération de la décarbonation en Europe".
Il souhaite des améliorations du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) destiné à protéger l'acier décarboné européen de la concurrence. Il espère aussi "une révision des clauses de sauvegarde" qui limitent les volumes d'importation.
Un "plan acier" est attendu à Bruxelles fin mars.
ArcelorMittal s'affirme néanmoins "totalement déterminé à la décarbonation" en Europe. Il a maintenu ses investissements en Espagne, notamment à Gijon où il construit un four à arc électrique pour recycler l'acier, et à Sestao où les volumes d'acier recyclé, moins émetteur de CO2, augmentent.
"Les perspectives à long terme pour la sidérurgie sont positives et notre présence mondiale nous permet de donner la priorité aux investissements sur les marchés les plus propices à la croissance", ajoute M. Mittal qui vise "le Brésil, l'Inde et les Etats-Unis".
M.Saito--JT