The Japan Times - Syrie: les prisons sous Bachar al-Assad, des machines à extorsion

EUR -
AED 3.815784
AFN 80.876176
ALL 99.967285
AMD 415.706354
ANG 1.872811
AOA 949.546047
ARS 1092.14983
AUD 1.668861
AWG 1.872601
AZN 1.772831
BAM 1.95583
BBD 2.098171
BDT 126.731937
BGN 1.955816
BHD 0.391585
BIF 3075.49538
BMD 1.038891
BND 1.404407
BOB 7.18111
BRL 6.104417
BSD 1.039156
BTN 89.991376
BWP 14.403319
BYN 3.400279
BYR 20362.26125
BZD 2.08708
CAD 1.504008
CDF 2963.955958
CHF 0.945599
CLF 0.037058
CLP 1022.54926
CNY 7.464015
CNH 7.584231
COP 4323.656065
CRC 527.27507
CUC 1.038891
CUP 27.530608
CVE 110.266685
CZK 25.133898
DJF 185.044813
DKK 7.461625
DOP 64.196965
DZD 140.359382
EGP 52.18411
ERN 15.583363
ETB 131.110596
FJD 2.409968
FKP 0.855617
GBP 0.836338
GEL 2.971375
GGP 0.855617
GHS 15.900243
GIP 0.855617
GMD 75.314236
GNF 8982.402379
GTQ 8.043123
GYD 217.953332
HKD 8.095542
HNL 26.605739
HRK 7.666545
HTG 135.900958
HUF 408.207755
IDR 16958.646949
ILS 3.721541
IMP 0.855617
INR 90.023526
IQD 1361.314257
IRR 43737.30542
ISK 146.296668
JEP 0.855617
JMD 163.933827
JOD 0.736887
JPY 160.782386
KES 134.225451
KGS 90.850978
KHR 4177.722046
KMF 491.239285
KPW 935.001908
KRW 1510.074661
KWD 0.320446
KYD 0.866009
KZT 539.075646
LAK 22619.236887
LBP 93325.07906
LKR 309.213238
LRD 206.283153
LSL 19.246602
LTL 3.067574
LVL 0.628414
LYD 5.097857
MAD 10.422669
MDL 19.339203
MGA 4872.398251
MKD 61.530383
MMK 3374.277054
MNT 3530.151322
MOP 8.339187
MRU 41.264049
MUR 48.464349
MVR 16.009412
MWK 1801.914803
MXN 21.476108
MYR 4.610912
MZN 66.395399
NAD 19.246602
NGN 1584.308302
NIO 38.184438
NOK 11.756946
NPR 143.977193
NZD 1.840224
OMR 0.399965
PAB 1.039216
PEN 3.866794
PGK 4.158693
PHP 60.702914
PKR 289.766348
PLN 4.205879
PYG 8203.888498
QAR 3.782588
RON 4.975974
RSD 117.127632
RUB 102.302717
RWF 1474.730273
SAR 3.896853
SBD 8.782461
SCR 15.157273
SDG 624.372992
SEK 11.478191
SGD 1.40791
SHP 0.855617
SLE 23.764615
SLL 21785.022227
SOS 593.731159
SRD 36.470273
STD 21502.943706
SVC 9.093095
SYP 13507.659208
SZL 19.24009
THB 34.978378
TJS 11.327273
TMT 3.646507
TND 3.321751
TOP 2.433186
TRY 37.254937
TTD 7.049074
TWD 34.217435
TZS 2654.366026
UAH 43.421047
UGX 3829.05853
USD 1.038891
UYU 45.090689
UZS 13479.609426
VES 60.145615
VND 26055.383273
VUV 123.339211
WST 2.909754
XAF 655.925987
XAG 0.03307
XAU 0.000372
XCD 2.807654
XDR 0.794362
XOF 654.501574
XPF 119.331742
YER 258.553952
ZAR 19.280085
ZMK 9351.261075
ZMW 29.040552
ZWL 334.52244
  • AEX

    4.7800

    923.8

    +0.52%

  • BEL20

    -1.3000

    4327.31

    -0.03%

  • PX1

    16.6800

    7958.37

    +0.21%

  • ISEQ

    -5.1600

    10307.05

    -0.05%

  • OSEBX

    -5.3300

    1516.87

    -0.35%

  • PSI20

    -15.0300

    6519.62

    -0.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    15.0900

    3158.92

    +0.48%

  • N150

    -2.3900

    3411.03

    -0.07%

Syrie: les prisons sous Bachar al-Assad, des machines à extorsion
Syrie: les prisons sous Bachar al-Assad, des machines à extorsion / Photo: Aris MESSINIS - AFP

Syrie: les prisons sous Bachar al-Assad, des machines à extorsion

Le réseau tentaculaire de prisons du dirigeant syrien déchu Bachar al-Assad n'était pas seulement un outil de répression brutale contre l'opposition mais aussi une machine à extorsion pour ses partisans.

Taille du texte:

Des Syriens désespérés, qui s'accrochaient au rêve de revoir leurs fils, maris ou soeurs disparus, affirment avoir été systématiquement rackettés, payant des pots-de-vin totalisant des centaines de millions d'euros.

Dans de nombreux cas, les fonctionnaires, avocats et membres du clan Assad qui exigeaient l'argent, n'ont livré aucune nouvelle des détenus, dont plusieurs dizaines de milliers sont aujourd'hui morts, selon des défenseurs des droits humains.

Sanaa Omar a raconté son calvaire à l'AFP. Originaire d'Alep (nord-ouest), elle s'est rendue à Damas pour s'enquérir du sort de son frère Mohammed, disparu en 2011 à l'âge de 15 ans.

"Nous avions cherché dans toutes les prisons d'Alep. Nous avions payé tout le monde: les avocats nous promettaient qu'ils savaient où il se trouvait et qu'ils apporteraient les documents le prouvant, mais ils ne l'ont jamais fait", raconte cette femme de 38 ans depuis la morgue d'un hôpital de Damas.

Là, des rebelles ont déposé des cadavres, non identifiés, découverts dans les prisons de la capitale.

"Mon père venait chaque année à Damas et rencontrait des avocats ou des personnes disant travailler pour le gouvernement qui empochaient 200.000, 300.000 ou 400.000 (livres syriennes)."

"Ils disaient: +Vous le verrez dans un mois+. Nous attentions un mois, deux mois, trois mois... Mais jamais on n'a eu de droit de visite. Nous les avions payés pendant près de cinq ans avant de perdre tout espoir", confie-t-elle.

Avant même la chute d'Assad, le 8 décembre, à la suite d'une offensive éclair d'une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe de défense des droits humains avait tenté d'estimer les sommes déboursées au fil des ans par les familles de détenus en échange de la promesse d'une information, d'une visite ou d'une libération.

- Registres abandonnés -

L'association des détenus et des personnes disparues de la prison de Saydnaya, située à 30 kilomètres au nord de Damas, a mené des centaines d'entretiens. Sur la base de ces données, elle estime que les agents du gouvernement et leurs partisans avaient empoché près de 900 millions de dollars (environ 860 millions d'euros).

Depuis le début du conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression brutale de manifestations prodémocratie, des centaines de milliers de personnes ont été détenues.

Treize ans plus tard, les portes de la prison de Saydnaya, un sinistre complexe situé dans une vallée aride, ont été ouvertes, permettant aux Syriens de feuilleter les registres abandonnés.

"Je cherche mon frère. Il est à Saydnaya depuis 2019", explique Hassan Hashem, venu de la ville de Hama (centre) pour tenter de trouver des réponses.

"+Il sortira aujourd'hui. Il sortira demain+. Nous avons payé plus de 12.000 dollars (près de 11.450 euros). Il est marié et a quatre filles. Il n'a jamais rien fait de mal", assure-t-il, visage assombri par la colère.

Lorsque son frère, condamné pour "terrorisme", a été transféré à la base aérienne de Mazzeh, en banlieue de Damas, la famille a été mise en contact avec un proche d'un haut responsable.

Il leur a demandé 100.000 dollars (95.300 euros) pour le faire sortir. "Je lui ai dit que même si je vendais tout mon village, je ne rassemblerais pas cette somme."

- Illusions perdues -

Aujourd'hui, civils et rebelles errent dans les couloirs de Saydnaya, donnant des coups de pied dans les nattes de couchage sales et abandonnées des détenus qu'on entassait à 20 par cellule.

Au rez-de-chaussée, les combattants et les visiteurs s'arrêtent devant une presse hydraulique qui, selon d'anciens détenus, servait à écraser les prisonniers pendant les séances de torture.

Ayoush Hassan, 66 ans, est venue de la campagne d'Alep pour tenter de retrouver son fils. "Il y a un mois, j'ai payé 300.000 livres (syriennes, soit environ 20.000 euros) pour qu'ils (les intermédiaires) consultent son dossier, et ils ont dit qu'il était à Saydnaya et en bonne santé", dit-t-elle.

"Il n'est pas ici, il n'est pas avec nous", s'écrie-t-elle. "Nous voulons nos enfants, vivants, morts, brûlés, en cendres, enterrés dans des fosses communes (...) juste, dites-nous."

"On a vécu dans l'espoir depuis 13 ans, en pensant qu'il sortira ce mois-ci, dans les deux prochains mois, cette année ou le jour de la fête des mères... Ce ne sont que des illusions."

M.Ito--JT