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Après près de 16 mois de captivité, le Hamas a libéré samedi dans le calme deux otages israéliens, dont le père des deux derniers enfants captifs à Gaza, avant la libération attendue d'un troisième, dans le cadre d'un nouvel échange contre des prisonniers palestiniens.
L'Israélien Yarden Bibas et le Franco-Israélien Ofer Kalderon sont retournés en Israël après avoir été remis par les combattants palestiniens au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), selon l'armée.
L'Israélo-Américain Keith Siegel doit encore être libéré samedi dans le cadre de ce quatrième échange depuis le début de la trêve le 19 janvier entre Israël et le Hamas palestinien après plus de 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.
Le cas de la famille Bibas angoisse Israël, le sort de l'épouse de l'otage libéré et de leurs deux fils restant très incertain. Tous trois avaient été enlevés le 7 octobre 2023 et emmenés à Gaza lors de l'attaque menée par le Hamas dans le sud d'Israël voisin, qui a déclenché la guerre.
En 2023, le Hamas avait annoncé la mort dans une frappe isrélienne à Gaza de Shiri Bibas, de Kfir, 2 ans aujourd'hui, et d'Ariel, 5 ans. Mais les autorités israéliennes n'ont jamais confirmé leur décès.
"Notre Yarden est censé revenir (...) mais Shiri et les enfants ne sont toujours pas rentrés", a déclaré leur famille sur Instagram, faisant part d'"émotions tellement mélangées".
Durant la libération de Yarden Bibas et Ofer Kalderon à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, des dizaines de combattants du Hamas, masqués et la plupart vêtus de treillis militaires, étaient présents.
Mais contrairement aux libérations de jeudi marquées par des scènes de chaos, il n'y avait pas de foules de Palestiniens samedi.
Yarden Bibas, 35 ans, et Ofer Kalderon, 54 ans, ont été libérés lors d'une cérémonie rapide, organisée au milieu des bâtiments détruits. Comme à chaque opération, des "certificats" de libération leur ont été remis avant de les confier au CICR.
- Sécurité, dignité -
M. Kalderon avait été enlevé avec son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, qui ont été libérés lors d'une première trêve en 2023.
En contrepartie, Israël doit faire sortir de ses prisons 183 détenus palestiniens, selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Quinze otages - dix Israéliens et cinq Thaïlandais - et 400 prisonniers palestiniens ont déjà retrouvé la liberté depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu.
Durant les six semaines de la première phase de la trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre environ 1.900 prisonniers palestiniens.
Le précédent échange, jeudi à Gaza, s'est tenu dans des conditions qui ont provoqué la colère en Israël.
Deux jeunes Israéliennes et un octogénaire, ainsi que cinq Thaïlandais, sont alors rentrés en Israël après deux libérations distinctes organisées par le Hamas à Jabalia (nord) et par le Jihad islamique à Khan Younès (sud). La seconde a viré au chaos.
Les otages ont dû affronter un long passage au coeur d'une foule hostile et exaltée, sous la protection de combattants cagoulés et armés. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé des "scènes choquantes" et exigé la "garantie" que les prochaines libérations se feraient "en toute sécurité".
Le CICR a réclamé ensuite "une amélioration" de la sécurité et de la dignité des otages lors des libérations.
- Evacuation des blessés -
Après l'échange, le point de passage de Rafah entre Gaza et l'Egypte, doit par ailleurs rouvrir conformément à l'accord de trêve, pour la première fois depuis qu'Israël en a pris le contrôle en mai 2024.
Cela permettra l'évacuation de malades et blessés, selon des sources du Hamas et proches des négociations.
L'Union européenne a déployé vendredi sa mission d'assistance sur place. L'Organisation mondiale de la santé s'attend à ce qu'une cinquantaine de patients soient évacués samedi.
Aux termes de l'accord, les négociations doivent reprendre lundi pour discuter des modalités de la deuxième phase. Celle-ci vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, à laquelle certains membres du gouvernement israélien s'opposent.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts.
Sur 251 personnes enlevées, 77 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l'armée.
L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 47.460 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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K.Hashimoto--JT