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Plusieurs bus et véhicules sont arrivés samedi après-midi à Khan Younès au milieu d'une foule en liesse venue accueillir 150 prisonniers palestiniens libérés par Israël dans le cadre de l'accord de trêve avec le Hamas.
Dans les étroites impostes coulissantes des bus, des hommes portant le pull en molleton gris des services pénitentiaires israéliens se bousculent pour tenter de passer la tête au dehors.
Parfois trois paires de bras ont réussi à se glisser dans l'embrasure et saluent la foule frénétiquement.
Emu, un homme se saisit d'un micro tendu par la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera pour dire sa joie d'être sorti de prison et le temps qu'il doit tenter de rattraper malgré les morts de la guerre de plus de quinze mois.
Un autre tend les bras pour attraper un petit enfant qu'on lui tend.
Un autre encore, les yeux humides, embrasse la paume de sa main avant de la poser sur celle, de l'autre côté de la vitre du bus, d'une personne venue l'accueillir.
Quand finalement les prisonniers sortent du bus, la foule les acclame à nouveau, leur tape dans la main à mesure qu'ils avancent au milieu de la cohue afin de se rendre à l'hôpital pour des tests médicaux réalisés par la Croix-Rouge.
Un prisonnier plus jeune que les autres semble ébloui par le grand soleil et cligne des yeux. D'autres semblent gênés par l'agitation, mais la plupart crient de joie en se prenant la tête entre les mains.
En face, le public est nerveux. Des regards cherchent fébrilement à reconnaître un proche attendu parfois depuis des années.
T.Kobayashi--JT