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La force maritime des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, a dévoilé samedi une nouvelle base navale souterraine, selon des images diffusées par la télévision d'Etat, deux semaines après la présentation d'un site similaire.
"Des centaines de missiles de croisière capables de contrer la guerre électronique des destroyers ennemis sont entreposés dans cette ville souterraine", a affirmé la télévision iranienne.
Ils "peuvent être opérationnels en très peu de temps" et "atteindre leurs cibles dans les profondeurs de la mer", a ajouté la chaîne.
Des images montrent des lanceurs de missiles entreposés dans des galeries souterraines sinueuses, dans un lieu non précisé mais situé dans le sud de l'Iran.
Le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, et le commandant naval des Gardiens, le contre-amiral Alireza Tangsiri, ont visité les lieux.
Un missile de croisière baptisé Ghadr-380 a par ailleurs été présenté. Il dispose d'une portée de 1.000 kilomètres et de capacités antibrouillage, selon M. Tangsiri.
Le 18 janvier, l'Iran avait déjà dévoilé une base souterraine abritant, à 500 mètres de profondeur, des navires d'assaut, à proximité du Golfe et du détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.
Cette démonstration de force intervient dans la foulée de la prise de fonctions le 20 janvier du président américain Donald Trump, artisan lors de son précédent mandat (2017-2021) d'une politique dite de "pression maximale" envers l'Iran, ennemi juré des Etats-Unis.
Ces annonces surviennent également à quelques jours des commémorations en Iran du 46e anniversaire de l'avènement de la République islamique, le 10 février 1979.
Les forces iraniennes ont débuté le mois dernier des exercices militaires d'envergure à travers le pays, notamment autour d'installations nucléaires. Ces manoeuvres, baptisées Eqtedar en persan ou "puissance", doivent se poursuivre jusqu'à la mi-mars.
L'Iran, dont l'armement était autrefois largement américain, a été contraint de concevoir ses propres armes, lorsque Washington et Téhéran ont rompu leurs relations diplomatiques après la Révolution islamique de 1979 et l'imposition de sanctions par les Etats-Unis.
Largement dépourvu de munitions durant une guerre dévastatrice contre l'Irak (1980-1988), l'Iran dispose désormais d'un large arsenal conçu localement, allant de systèmes de défense aérienne, aux missiles en passant par les drones.
Les Gardiens disent travailler sur l'intelligence artificielle pour mieux détecter les navires ennemis et renforcer les capacités de défense du pays.
M.Matsumoto--JT