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Les quatre vaccins anti-Covid utilisés en France sont sûrs, réaffirme mardi l'agence du médicament dans son dernier bilan des effets indésirables, précisant notamment qu'aucun lien avec la maladie de Charcot n'a été établi après un cas rapporté post-vaccination.
Les nouveaux résultats des enquêtes de pharmacovigilance de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sur les données allant de janvier 2023 à février 2024, "montrent à nouveau que les vaccins contre le Covid-19 sont sûrs", résume-t-elle dans un communiqué.
Ces enquêtes -dont l'une dédiée aux femmes enceintes et qui allaitent- analysent les déclarations d'effets indésirables rapportés pour les quatre vaccins contre le Covid-19 - le Comirnaty de Pfizer/BioNTech, Spikevax (Moderna), Nuvaxovid (Novavax, remplacé depuis par le Nuvaxovid XBB) et Vidprevtyn Beta (Sanofi/GSK)- disponibles en France.
Aucun nouveau signal de risque chez "les femmes enceintes et allaitantes" n'est apparu concernant les vaccins Nuvaxovid -très peu utilisés en France- et Vidprevtyn Beta -dont l'autorisation de mise sur le marché a été abrogée ensuite, en mars 2024.
A ce jour, "plus de 152 millions de doses" de vaccins anti-Covid "ont été administrées" en France, - et 13 milliards de doses au niveau mondial - et quelque "163.000 signalements de suspicions d'effets indésirables potentiels ont été enregistrés" en France, dit à l'AFP Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance de l'ANSM.
"Tous ces cas ont fait l'objet d'analyses au niveau régional et national. À titre de comparaison, annuellement nous recevons de l'ordre de 40.000 cas pour tous les médicaments !", précise-t-il, soulignant le "travail colossal d'analyse" que représente la "surveillance renforcée" des vaccins anti-Covid.
Si le bénéfice/risque des vaccins Covid est très positif, certains effets secondaires ou indésirables ont été mis en évidence, le plus fréquemment bénins, ou rares lorsqu'ils sont plus impressionnants.
- Désinformation -
En dehors des effets indésirables les plus fréquents liés à la réaction immédiate du corps à l'injection, de rares cas de paralysie faciale périphérique (perte partielle du fonctionnement d'une partie des muscles du visage), de myocardite/péricardite (inflammation du muscle cardiaque), de saignements menstruels importants, et d’érythème polymorphe (éruption de tâches cutanées) ont ainsi été identifiés.
Dans son bilan des nouveaux effets signalés et jusqu'alors non répertoriés, l'ANSM note que de "très rares cas" de "douleurs à type de brûlure, principalement au niveau des pieds et des membres inférieurs (neuropathies à petites fibres), sont apparus" avec le vaccin Pfizer, et d'autres cas, "très rares" également, de fatigue chronique, avec le vaccin Spikevax.
Ils "font l'objet d'investigations complémentaires" qui pourraient déboucher sur "des mesures adaptées à la nature et au niveau du risque, en lien avec l'Agence européenne des médicaments (EMA)", indique l'agence.
"Rapporté récemment après une vaccination avec le vaccin" Pfizer, un cas de maladie de Charcot (SLA), a été analysé et "les données disponibles à ce jour" ne "permettent pas de retenir un lien" entre la survenue de la maladie et le vaccin, écrit l'ANSM, après un "examen collégial avec les centres régionaux de pharmacovigilance".
Ce cas est celui d'une trentenaire de l'Allier, dont la famille et une association de victimes ont largement communiqué sur les réseaux sociaux et dans la presse régionale autour d'une supposée "reconnaissance officielle" d'un lien de causalité entre sa maladie et cette vaccination.
Le centre de pharmacovigilance régional a envoyé un courrier indiquant que le signalement du cas a été "enregistré, générant un dossier" en vue d'un "travail d'expertise", mais "aucun lien de causalité n'y était fait" entre la maladie et le vaccin, dit à l'AFP le Pr Joëlle Micallef, pharmacologue, à la tête de l'un des 10 centres régionaux (Paca-Corse) à expertiser des cas sur la France entière.
Déjà en 2022, l'ANSM avait examiné une quinzaine de signalements de SLA post-vaccination, rapporte cette experte.
"Si ces patients étaient bien atteints de SLA", la cause vaccinale avait été écartée notamment "parce que médicalement et physiopathologiquement, la maladie de Charcot ne peut pas être déclenchée dans un délai aussi court", précise-t-elle.
"Avec ce (dernier) cas également, il n'y a pas de données actuellement, d'arguments, pour évoquer le rôle direct ou indirect du vaccin dans la survenue de cette maladie", conclut-elle.
Depuis le début de la vaccination, les effets indésirables des vaccins Covid ont été largement mis en avant par leurs opposants, qui ont parfois relayé des messages de désinformation.
S.Yamamoto--JT