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Le Hamas a publié vendredi une liste de trois otages israéliens devant être libérés samedi contre des prisonniers palestiniens, levant les doutes qui planaient sur ce nouvel échange après la proposition de Donald Trump d'une prise de contrôle américaine de Gaza.
Israël a affirmé de son côté avoir reçu la liste des otages, préalable à chaque échange depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le 19 janvier, après 15 mois de guerre.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, "ont décidé de libérer les prisonniers sionistes demain, samedi", a indiqué sur Telegram leur porte-parole, Abou Obeida, déclinant l'identité de trois otages. Leur identité doit être confirmée par le Forum des familles d'otages avant d'être révélée publiquement.
Un peu plus tôt, un porte-parole du Hamas avait accusé Israël de retarder l'entrée à Gaza d'engins de déblaiement des décombres, affirmant que cela affectait l'extraction des corps des otages "morts, bombardés par Israël".
Les trois otages, enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, doivent être libérés contre des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dans le cadre de la première phase de l'accord de cessez-le-feu. Il s'agira du cinquième échange depuis cette date.
L'accord de trêve a déjà permis quatre séries de libérations, comprenant 18 otages et environ 600 prisonniers Palestiniens. La première phase de trêve doit aboutir à la libération au total 33 otages, dont huit au moins décédés, contre 1.900 Palestiniens.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre qui a déclenché la guerre, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l'armée.
- "Nettoyage ethnique" -
Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël sur la deuxième phase de leur accord ont commencé mardi au Qatar, l'un des trois pays médiateurs avec les Etats-Unis et l'Egypte, selon un porte-parole du mouvement palestinien.
Cette deuxième phase, qui doit commencer début mars, est censée cette fois aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre à Gaza.
Mais les cartes ont été considérablement rebattues quand Donald Trump a stupéfié la planète en proposant une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et un déplacement de sa population pour pouvoir la reconstruire.
Gaza sera "remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats", a-t-il insisté jeudi. D'ici là, les Palestiniens "auront déjà été réinstallés" ailleurs dans la région, notamment en Egypte ou Jordanie.
Ces deux pays ont rejeté cette option, qui a suscité un tollé international, l'ONU notamment mettant en garde contre tout "nettoyage ethnique". Elle a aussi été rejetée avec véhémence par le Hamas et l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée.
Même flou sur les détails de sa mise en oeuvre, le plan n'en éloigne pas moins la perspective, à terme, d'une solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Ce règlement est celui défendu par une large partie de la communauté internationale, y compris les Etats-Unis jusqu'à présent, mais Israël y est fermement opposé.
Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le président républicain a multiplié les gestes de soutien inconditionnel envers Israël.
Le dernier en date, jeudi, prévoit des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI), accusée d'avoir "engagé des actions illégales" contre "l'Amérique et notre proche allié Israël".
La CPI a émis un mandat d'arrêt contre M. Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, pour des soupçons de crimes de guerre et contre l'humanité pendant la guerre à Gaza. Les sanctions visant la Cour "augmentent le risque d'impunité pour les crimes les plus graves et menacent de miner l'état de droit international", ont dénoncé 79 parties à la CPI.
- Un bipeur en or -
Malgré la levée de boucliers internationale, Israël a dit jeudi préparer un plan pour un départ "volontaire" des Gazaouis. Et son ministre de la Défense, Israël Katz, a ordonné à ses troupes de ne pas critiquer ce projet.
Israël a parallèlement révélé l'arrivée dans le pays mercredi du général Michael Kurilla, le chef du Commandement central américain (Centcom), qui a discuté avec l'état-major israélien des moyens de "faire face aux menaces au Moyen-Orient".
En visite à Washington depuis lundi, Benjamin Netanyahu a offert à M. Trump un bipeur en or. Un souvenir des bipeurs piégés par Israël contre le Hezbollah libanais, qui avait fait 39 morts et près de 3.000 blessés, selon les autorités libanaises.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 47.583 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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K.Inoue--JT