![Trump s'en prend à Biden, poursuit sa croisade contre l'agence humanitaire américaine](https://www.thejapantimes.jp/media/shared/articles/25/1c/4d/Trump-s-en-prend----Biden--poursuit-792526.jpg)
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Donald Trump a annoncé vendredi retirer le droit de son prédécesseur Joe Biden à accéder à des renseignements classés confidentiels, tout en poursuivant sa croisade contre l'Agence américaine pour le développement, vouée à quasi-disparaître.
Prenant une nouvelle salve de décrets, le président américain de 78 ans a également sanctionné l'Afrique du Sud, où est né Elon Musk, accusant ce pays de "discrimination raciale" envers les fermiers blancs.
"Il n'est pas nécessaire que Joe Biden continue à accéder à des informations confidentielles", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, ajoutant: "JOE, T'ES VIRÉ".
Il lui supprime du coup les briefings quotidiens dont bénéficie l'ancien président démocrate. Ce dernier avait fait de même en 2021, citant alors le "comportement incohérent" de Donald Trump lors de l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.
Donald Trump et Elon Musk ont encore multiplié les décisions fracassantes pour réduire la place de l'Etat fédéral et tailler dans les dépenses publiques, quitte à ce que leurs décisions soient contestées devant les tribunaux, et parfois suspendues.
Le président américain a notamment réclamé vendredi la suppression pure et simple de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), qui apporte son soutien à des millions de personnes dans le monde.
La grande agence humanitaire du gouvernement américain va voir ses effectifs passer de quelque 10.000 salariés à moins de 300, selon le New York Times.
Saisi par un syndicat représentant des fonctionnaires de l'USAID, un juge fédéral a cependant annoncé vendredi qu'il allait suspendre la décision de l'administration Trump de placer une partie des employés en congé administratif.
L'agence humanitaire américaine intervient dans quelque 120 pays, y compris les plus pauvres du monde.
Donald Trump estime qu'"il faut la supprimer!", comme il l'a écrit - en majuscules - sur son réseau Truth Social. "La corruption" chez USAID "est à des niveaux jamais vus", a-t-il assuré, sans étayer son propos.
"Oui, M. le président!" a réagi sur son réseau social X Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, qui est chargé par le président américain de tailler à tout va dans les dépenses publiques. Le patron de Tesla avait déjà affirmé qu'USAID était un "nid de vipères de marxistes (...) qui détestent l'Amérique".
- "Des millions de vies" -
Les Etats-Unis ne fourniront plus d'aide ou d'assistance à l'Afrique du Sud, a par ailleurs annoncé Donald Trump, mettant ainsi sa menace à exécution afin de dénoncer une loi qui permettra, selon lui, de "saisir les propriétés agricoles de la minorité ethnique des Afrikaners sans compensation".
"Les Etats-Unis ne peuvent pas soutenir le gouvernement sud-africain lorsqu'il commet des violations des droits dans son pays ou lorsqu'il sape la politique étrangère des Etats-Unis", selon le décret présidentiel.
Le gel quasi-intégral de l'aide américaine à l'étranger, puis le démantèlement progressif de l'agence pour le développement, a provoqué une onde de choc dans le monde de l'humanitaire, bien au-delà de Washington.
Ses plus de 40 milliards de dollars de budget constituent à eux seuls 42% de l'aide humanitaire déboursée dans le monde.
Le démantèlement de l'USAID constitue "l'une des pires et plus coûteuses bourdes de politique étrangère de l'histoire américaine", a tonné vendredi son ancienne cheffe Samantha Power dans une tribune au New York Times.
Cette décision "met en péril des millions de vie, des milliers d'emplois aux Etats-Unis (...) et compromet gravement notre sécurité nationale et influence dans le monde", a martelé celle qui a dirigé USAID pendant le mandat du démocrate Joe Biden.
Le chef de la diplomatie britannique David Lammy s'est dit vendredi "inquiet" de la possibilité que la Chine ou d'autres pays profitent du désengagement américain.
Aux Philippines, une ONG a confié à l'AFP se trouver "dans l'incertitude totale" quant à la poursuite de son action, faute d'avoir reçu notamment des vaccins contre la tuberculose ou encore des fonds dédiés aux victimes de violence.
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K.Inoue--JT