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Au lendemain de son grand oral devant le Comité international olympique (CIO) dont il brigue la présidence avec six autres candidats, Sebastian Coe a réaffirmé sa volonté de "permettre aux sportifs de générer plus de revenus en dehors des terrains de sport", vendredi lors d'un entretien accordé à l'AFP.
Président de la Fédération internationale d'athlétisme (World Athletics) depuis 2015, Coe a a mis en avant son expérience à la tête de l'instance dirigeante du sport olympique N.1 tout en utilisant au maximum ses qualités de communiquant politique pour séduire un CIO dont, selon des sources internes, la direction sortante lui met des bâtons dans les roues.
"On peut faire beaucoup de choses en 15 minutes (durée de la présentation des programmes de chaque candidat, sans questions)... une fois qu'on a dit quelques plaisanteries en gardant un oeil sur le chrono", assure ainsi l'ancien député conservateur britannique.
"J'espère avoir réussi à transmettre mon approche sérieuse du rôle (de président du CIO)", ajoute l'homme qui a obtenu et organisé les Jeux olympiques de Londres 2012.
L'un de ses points forts, estime-t-il, est d'avoir déjà démontré son efficacité à la tête d'une grande fédération.
"Une des choses que j'ai réussies à mon avis à la tête de World Athletics est d'avoir mis en place une organisation très verticale (...) j'ai un style très clair", expose-t-il en soulignant ne pas vouloir comparer World Athletics au mastodonte du CIO.
"Si vous avez autour de vous des gens très intelligents et que votre ambition en tant que chef est de vous entourer de gens plus intelligents que vous, alors appuyez-vous sur eux", poursuit-il.
- Primes financières lors des JO -
Parmi les décisions qu'il a imposées, celle de récompenser financièrement les champions olympiques à partir des Jeux de Paris l'an dernier n'a pas plu à tout le monde, d'autant qu'elle a été prise unilatéralement, sans concertations avec les autres fédérations internationales.
Coe reconnaît que si c'était à refaire, il procèderait "différemment", mais il assume cette décision et la défend car elle "correspond à notre vision de ce qui est bon pour les intérêts du sport".
D'ailleurs, il dit n'avoir pas évoqué précisément ce sujet des primes financières dans sa présentation de candidature, mais avoir plus généralement parlé des aides financières aux compétiteurs olympiques et les moyens "de permettre aux sportifs de générer plus de revenus en dehors des terrains de sport".
"Et ça, c'est important. Je pense que nous pouvons faire beaucoup dans ce domaine", insiste le double champion olympique du 1.500 m (1980 et 1984).
Sebastian Coe n'a cependant pas que des atouts ni que des alliés au CIO. Son âge, par exemple, ne lui permettrait pas d'effectuer un mandat complet puisque dans deux ans il atteindra l'âge limite de 70 ans fixé par les règles actuelles. Un autre des sept candidats est dans le même cas: Juan Antonio Samaranch Junior qui a 65 ans.
"Ils m'ont laissé me présenter et j'ai pu défendre mon programme, malgré un rhume. Avant mon oral, je me suis débrouillé pour courir 40 minutes et je fais de l'exercice tous les jours pendant une heure", se défend-il.
Coe estime que son passé de champion olympique, d'avocat et de dirigeant de fédération internationale parle en sa faveur en vue du poste de président du CIO qu'il considère comme "une passion, pas un boulot".
Il saura si les membres du CIO pensent la même chose à l'occasion du vote du 20 mars en Grèce.
K.Hashimoto--JT